Le Sine Saloum est une région naturelle qui se trouve au Nord de la Gambie et au sud de la Petite-Côte au Sénégal. Sa superficie est de 180 000 hectares. C'est dans cette région naturelle que se trouve le Parc national du delta du Saloum.
C'est un delta formé par la confluence de deux fleuves, le Sine et le Saloum. C'est également un bras de mer laissant entrer l'eau salée de plus en plus profondément dans les terres car le débit des deux fleuves est assez lent.
Il y a bien longtemps, les royaumes sérères du Sine (capitales : Diakhao, Mbissel) et du Saloum (capitale : Kahone) étaient rivales. Depuis 1984, deux régions administratives, le Kaolack et le Fatick, ont été créées .
Le Parc national du delta du Saloum (PNDS) est l'un des six parcs nationaux du Sénégal — le second après celui du Niokolo-Koba, avec une superficie de 76 000 hectares.
On circule en pirogue à travers les méandres des bolongs, canaux et bras de rivières. Dans cette mosaïque de paysages de 500 000 hectares, 76 000 sont devenus parc national en 1976, 73 000 ont été inscrits comme Réserve de la Biosphère en 1981 par l'Unesco et un deuxième parc national a depuis été créé.
Patrimoine mondial de l'UNESCO
Le delta a été inscrit au patrimoine mondial en 2011, ainsi qu'au titre de réserve de biosphère en 1983 par l'Unesco et en tant que site Ramsar en 1984 pour l'importance de ses zones humides.
Le delta du Sine-Saloum porte à juste titre le surnom « d’Amazonie du Sénégal ». Ce ne sont qu’îles fluctuantes, mangroves, forêts sèches appelées tannes et sanctuaires maritimes pour la faune sauvage au premier rang desquels figurent les oiseaux.
La pêche et la cueillette ont fourni des ressources vitales aux communautés humaines sur ce bien de 5000 km², formé par les bras de trois fleuves. Le site englobe des canaux d'eau saumâtre et près de 200 îles et îlots, des mangroves, un environnement maritime Atlantique et une zone boisée sèche.
Le bien est marqué par 218 amas coquilliers, dont certains font plusieurs centaines de mètres de long, qui résultent de l'activité humaine au cours des millénaires. Sur ces amas coquilliers, on dénombre 28 sites funéraires en forme de tumulus. Des objets remarquables y ont été découverts, ce qui devrait permettre une meilleure compréhension des cultures associées aux différents âges de l'occupation du delta et témoigner sur l'histoire de l'occupation humaine le long des côtes de l'Afrique de l'Ouest.
Valeur universelle exceptionnelle
La région du delta du Saloum témoigne de manière remarquable de la synergie entre un milieu naturel d'une grande biodiversité et un mode de développement humain toujours présent bien que fragile. Des pratiques durables du ramassage des coquillages et de la pêche en eaux saumâtres, du traitement de ces récoltes destiné à leur conservation et de leur exportation s'y sont développées. Les amas coquilliers et les amas à tumulus forment des paysages culturels spécifiques et exceptionnels.
Les nombreux amas coquilliers du delta du Saloum sont généralement bien conservés et ils ont parfois des dimensions imposantes. Ils témoignent directement de pratiques socioéconomiques durables et très anciennes. Au fil des siècles, ils ont permis de constituer de nombreux îlots artificiels contribuant à la stabilisation des terres et des bras d'eau du delta. Avec leur végétation caractéristique au sein du milieu naturel du delta, les amas coquilliers forment des paysages culturels typiques. Certains amas comportent des tumulus ; ils forment, avec leur végétation de baobabs et leurs formes collinaires, des sites funéraires aux paysages spécifiques.
Plus d'info: site de l'UNESCO
La faune et la flore
En forêt de Fathala, on observe facilement phacochères et singes patas, céphalophes, antilopes zébrées, colobes rouges… Les bancs de sable et un chapelet d’îles qui séparent le delta de l’Atlantique abritent le 3e site ornithologique d’Afrique de l’Ouest (250 espèces dont de forts rares échassiers).
À proximité de Toubacouta, l’aire marine de Bamboung, créée par l’Océanium de Dakar et soutenue par 14 villages alentour a réussi son pari : cette zone très fragilisée a retrouvé en quelques années son avifaune endémique, s’enrichissant même de 23 espèces nouvelles et d’une petite population de lamantins. La plus importante colonie de sternes caspiennes et d’ibis sacrés niche sur l’île aux Oiseaux.
Le delta est la terre des populations sérères, mandingues et wolofs, qui perpétuent des savoir-faire anciens comme la récolte des huîtres de mangrove, l’exploitation des palétuviers, les puits de sel. Mais la lenteur des fleuves Siné et Saloum, leur mauvaise gestion en amont accentuent la salinisation de l'eau, ce qui menace les écosystèmes et préoccupe les autorités.
Enfin la péninsule de Palmarin, pourtant menacée d’engloutissement par les eaux de l’océan, est aujourd’hui une réserve communautaire. Partout, dans les villages ou dans la station balnéaire de N'dangane, des initiatives de tourisme durable se développent : écolodges, écocampements et randonnées accompagnées de guides locaux…
Plus d'infos: Delta du Saloum