Le baobab dans la tradition Africaine
Le baobab a une valeur symbolique variable selon les différentes ethnies africaines :
- Au Sénégal, le baobab est très présent dans la culture populaire. Un proverbe wolof dit : “Ragal dou diam gouye” - “Le peureux n’entaille pas le baobab” –, parce que des esprits peuvent être dérangés et parce qu’il n’arrivera pas à ses fins. La langue wolof est remplie de proverbes qui font référence au baobab. Sur le respect dû aux parents, on dit : “Lou gouye, réy réy gif a di ndeyam” – “Si grand que soit le baobab, une simple graine est sa mère”.
- Chez les Sérères animistes, le baobab servait de cimetière aux griots, dépositaires de la tradition orale qui occupe en pays sérère, comme dans une bonne partie de l'Afrique noire, le bas de l'échelle sociale. Méprisés et redoutés, les griots, mais aussi leurs femmes et enfants, n'étaient pas enterrés en pleine terre. On disait à l’époque que là où on enterre un griot, la terre devient infertile. C’est la raison pour laquelle on les momifiait à l’intérieur du baobab. On les embaumait et on les séchait à l’intérieur. On les mettait debout, accrochés de façon que leur corps ne touche pas la terre pour ne pas la rendre impure. Cette pratique discriminatoire a été interdite en 1962 par le président Léopold Sédar Senghor. Au Burkina Faso, dans la région de Dakoro, on retrouve ce même mode de sépulture, exclusivement réservé aux lépreux et pratiqué par tous les Dogon de la plaine.
- Chez les Fon, au sud du Bénin, tous les baobabs servent d’abris aux mauvais esprits et par conséquent font le plus souvent l’objet d’une méfiance.
Le Baobab africain (Adansonia digitata) est la plus connue des huit espèces de baobabs. C'est un arbre africain à caudex du genre Adansonia et de la famille des Bombacacées, selon la classification classique, ou des Malvacées, selon la classification phylogénétique.
Sacré pour plusieurs cultures, c'est aussi un arbre à palabres qu'il est malvenu ou sacrilège de couper. C’est l’arbre typique de l’Afrique tropicale sèche et l’emblème du Sénégal et de la Guinée.
Le baobab pousse généralement de façon assez clairsemée. Il a un tronc ventru et un bois tendre gorgé d’eau (appelé pour cette raison arbre bouteille). Avec son allure caractéristique, il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 20 m de circonférence; son diamètre atteint 5 à 7 m1. Il présente au sommet du tronc une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles pendant la majeure partie de la saison sèche, ce qui peut représenter une longue période dans les zones où la saison des pluies est courte1. C’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers », car avec ses rameaux nus, il paraît avoir été retourné avec ses racines au sommet. Cet arbre à croissance lente est exceptionnellement longévif, on peut rencontrer des spécimens âgés de plus de 2 000 ans.
Le Baobab et la médecine traditionnelle:
Le baobab est aussi appelé “arbre de vie” ou “arbre pharmacien” tant ses propriétés médicinales sont nombreuses.
Fruit
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La décoction de la pulpe sèche du fruit ("jus de bouye") est utilisée comme antidiarrhéique pour ses propriétés astringentes (Afrique de l'Ouest, Afrique australe). Elle est également utilisée comme fébrifuge et dans l'hémoptysie.
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La pulpe a été utilisée contre le paludisme.
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La pulpe est préparée en porridge dans l'agalactie
Feuille
La feuille est utilisée en décoction dans des tisanes médicinales et contre le paludisme.
Écorce
L'écorce a été utilisée comme fébrifuge
Le Baobab dans les légendes
Le baobab est également au centre de nombreuses légendes, notamment celle selon laquelle Dieu lui-même, fâché pour quelque raison, planta le baobab à l'envers.
Le long du Zambèze, certaines tribus estiment que les mauvais esprits causent malheur à quiconque ramasse les douces fleurs blanches de l'arbre. Plus précisément, un lion va les tuer. D'autres pensent que si l'on boit dans de l'eau contenant des graines de baobab, on sera à l'abri des attaques de crocodiles.
En Zambie, un baobab serait hanté par un python fantomatique. Il y a longtemps, le python vivait dans le tronc creux et était vénéré par les autochtones. Un chasseur blanc l'a abattu et cela a eu de mauvaises conséquences. Certaines nuits, les indigènes entendent encore le sifflement du serpent.
Dans le parc national de Kafue en Zambie, l'un des plus grands baobabs est connu sous le nom de «Kondanamwali» ou «l'arbre qui mange les jeunes filles». L'arbre est tombé amoureux de quatre belles jeunes filles. Quand elles ont atteint la puberté, elles ont rendu l'arbre jaloux en trouvant des maris. Alors, une nuit, pendant un orage, l’arbre a ouvert son tronc et a amené les jeunes filles à l’intérieur. Une maison de repos a été construite dans les branches de l'arbre. Les nuits d'orage, on peut encore entendre les pleurs des jeunes filles emprisonnées.
Le long du fleuve Limpopo, on pense que lorsqu'un jeune garçon se baigne dans l'eau utilisée pour tremper l'écorce de baobab, il deviendra un grand homme.
Certaines personnes pensent que les femmes vivant dans les kraals où les baobabs sont nombreux auront plus d'enfants. Ceci est scientifiquement plausible, car ces femmes auront un meilleur accès aux feuilles et aux fruits riches en vitamines de l'arbre pour compléter un régime alimentaire pauvre en vitamines.
L’arbre joue également un rôle dans le roman d’Antoine de Saint-Exupéry, "Le Petit Prince". Dans l'histoire, les baobabs sont décrits comme des plantes dangereuses qui doivent être éliminées sous peine de détruire une petite planète.
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