Demba Sow est d’origine Peul, né le 20 juillet 1979 à Kaolack où il grandit jusqu’en 1992, il décide alors de venir s’installer à N’Dangane auprès de son père. Son atelier se trouve sur la rue principale et c’est à l’ombre de son manguier qu’il sculpte et créé.
Il est d’origine Peul Lawbes, les Lawbe sont des artisans spécialisés dans le travail du bois. Ils se subdivisent en deux groupes : les Lawbe lana vivant le long des fleuves, spécialisés dans la fabrication de pirogues, qui sont sédentaires, et les Lawbe worworbe qui fabriquent divers objets de la vie quotidienne (mortiers, pilons, cuillères, coupes, plats, instruments de musique, sièges etc.), qui sont nomades. Ils sont aussi considérés aussi comme une ethnie de « portes bonheur ».
Né dans une famille de sculpteur, c’est son père qui le forme dès sa plus tendre enfance au travail du bois, la première réaction de Demba est de refuser, il ose affronter son père et lui dire qu’il ne veut pas faire ça. Il souhaite travailler dans d’autres domaines, la vente, mais aussi voyager… Son père lui demande alors de réaliser de temps en temps des statues, arguant que seul son fils saura les réaliser et la passion nait peu à peu chez Demba. Son père l’encourage et le félicite: « il ne m’a jamais rappelé que j’avais refusé d’être sculpteur, il me félicitait chaque fois que je réalisais une œuvre sans jamais émettre de reproches et petit à petit la passion est née, celle qui peux maintenant me tenir éveillé des nuits entières jusqu’à l’achèvement ».
Par lui-même il apprend la sculpture de la terre, du papier mâché et se perfectionne.
Il s’inscrit dans la tradition des sculpteurs africains avec des œuvres très stylisées : masques, poupée de fécondités, animaux, personnages, bustes. Son travail tout en finesse et en subtilité qui met en valeur les veines et tonalités spécifiques des bois exotiques qu’il travaille, le teck qu’il trouve sur Touba, l’ébène dont il utilise désormais toutes les parties, l’écorce (noire) et le cœur (plus clair) ce qui lui permet de créer des sculptures en 2 couleurs.
Son inspiration lui vient aussi d’un livre sur l’art Africain, légué par son papa. Il lui offre une source d’inspiration et de connaissance sur l’art antique africain, comme il le dit il y trouve des images d’objets anciens dont il fait des copies ou s’inspire « il s’agit d’objets que l’on ne trouve plus et auxquels il faut redonner vie, pour ne pas que les traditions se perdent, je m’inspire de l’art d’autres pays, car l’art n’a pas de frontières ».
Au-delà d’objets traditionnels, Demba a du diversifier ses créations pour répondre aux demandes de touristes où d’expatriés. Les figurines de tintin sont légions dans son magasin et il a su développer son offre en proposant par exemple un jeu d’échec aux figures du personnage de BD, des crèches…
Afin de léguer et transmettre ses connaissances et son art il donne des cours aux enfants ils choisissent ce qu’ils veulent réaliser et ils les aident et conseille, papa depuis peu il espère pouvoir léguer ses connaissances et sa passion à sa descendance.
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